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Annonce du gouvernement Ford concernant le secteur de l’éducation postsecondaire

Le jeudi 17 janvier, le gouvernement de l’Ontario a annoncé une série de changements dans le secteur de l’éducation postsecondaire. Ces changements comprennent :

  • Un nouveau cadre de droits de scolarité qui réduit de 10 % les droits de scolarité pour les étudiant.e.s canadien.ne.s en 2019-2020 et les gèle en 2020-2021.
  • Une réforme du Régime d’aide financière aux étudiant.e.s de l’Ontario (RAFÉO) et l’élimination de la bourse exemptant des droits de scolarité les étudiant.e.s à faible revenu.
  • L’introduction du syndicalisme étudiant volontaire.

La réduction de 10 % des droits de scolarité

Le gouvernement de l’Ontario a mis en place un nouveau cadre provincial pour les droits de scolarité qui réduira les droits de scolarité des étudiant.e.s canadien.ne.s de 10 % en 2019-2020 et les gèlera l’année suivante. Le nouveau cadre des droits de scolarité devrait permettre aux étudiant.e.s universitaires canadien.ne.s d’économiser en moyenne 660 $ par année (pour les études à temps plein). Néanmoins, comme les droits de scolarité de l’Ontario sont bien supérieurs à la moyenne nationale, l’Ontario continuera probablement d’être la province où l’éducation au niveau collégial et universitaire coûte le plus cher au Canada.

Les étudiant.e.s internationaux, qui paient actuellement trois à quatre fois plus en droits de scolarité, ne sont pas inclus dans le nouveau cadre des droits de scolarité. Il n’y a pas de plafond sur leurs droits de scolarité.

Frais de scolarité moyens pour les étudiant.e.s du premier cycle de l’Université d’Ottawa : Étudiant.e.s internationaux et canadiens

Bien que l’APUO appuie les initiatives qui rendent l’éducation postsecondaire plus abordable pour les étudiant.e.s, nous sommes très préoccupés par cette annonce. À l’heure actuelle, les réductions de revenus résultant de cette décision ne sont pas remplacées par une hausse du financement public des collèges et universités. Au cours des deux dernières décennies, les collèges et universités de l’Ontario ont été sous-financés, ce qui a eu pour effet de transférer le coût de l’éducation aux étudiant.e.s. Pour l’essentiel, les droits de scolarité sont des « frais d’utilisation » que les étudiant.e.s et leurs familles paient pour avoir accès à un service public. Il est impératif que le budget provincial du printemps prévoit de nouveaux fonds pour faire en sorte que le secteur de l’enseignement postsecondaire puisse continuer à offrir un enseignement de haute qualité.

Que signifie la réduction de 10 % des droits de scolarité pour l’Université d’Ottawa? 

Selon le nombre actuel d’inscriptions d’étudiant.e.s canadien.ne.s, l’annonce d’une réduction de 10 % des droits de scolarité représente une perte de moins de 3 % des revenus totaux pour l’Université d’Ottawa. Heureusement, l’Université d’Ottawa a une marge de manoeuvre considérable. L’Université d’Ottawa est dans une situation financière solide, ayant cumulé des excédents budgétaires de 429,46 millions de dollars au cours des 10 dernières années. Malgré l’annonce de jeudi, l’APUO ne voit donc rien qui justifierait l’introduction de nouvelles mesures d’austérité de la part de l’administration centrale. L’APUO continuera de surveiller de près la situation financière de l’Université et s’opposera à toute coupe budgétaire visant les facultés ou la bibliothèque.

Compression au Régime d’aide financière aux étudiant.e.s de l’Ontario (RAFÉO)

L’APUO est outrée par les compressions et les réformes annoncées par le gouvernement au programme RAFÉO, en particulier l’élimination de la bourse ontarienne exemptant des droits de scolarité les étudiant.e.s de familles à faible revenu. Le programme, lancé à l’automne 2017, visait à améliorer l’accès à l’éducation aux niveaux collégial et universitaire pour les étudiant.e.s issus de milieux à faible revenu. Le financement global du RAFÉO a été ramené aux niveaux de 2016-2017, réduisant ainsi le montant des bourses offertes aux étudiant.e.s. Les réformes comprennent également l’élimination du délai de six mois pour le remboursement d’un prêt RAFÉO, ce qui force les étudiant.e.s à payer de l’intérêt sur leur prêt immédiatement après l’obtention de leur diplôme.

En 2011, 52 % des inscriptions universitaires en Ontario provenaient du quartile de revenu le plus élevé, tandis qu’à peine 10 % provenaient du quartile le plus faible. Les compressions annoncées au programme RAFÉO et l’élimination de la bourse exemptant des droits de scolarité les étudiant.e.s des familles à faible revenu maintiendront l’éducation postsecondaire hors de portée de nombreux Ontarien.ne.s.

Source: Statistiques Canada

Le syndicalisme étudiant volontaire 

Enfin, le gouvernement Ford a annoncé l’introduction du syndicalisme étudiant volontaire. L’APUO s’oppose fermement à cette annonce. Les syndicats étudiants jouent un rôle crucial en influençant les politiques d’éducation postsecondaire dans la province et partout au pays. Sous le gouvernement précédent, les réformes (maintenant renversées) au programme RAFÉO ont contribué à améliorer l’accès à l’éducation postsecondaire pour les étudiant.e.s de familles à faible revenu. L’introduction d’un programme de bourses plus généreux, priorisant les besoins des étudiant.e.s les moins favorisés était le résultat de la recherche, du lobbying et des pressions du mouvement étudiant.

À l’Université d’Ottawa, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa et l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s fournissent des services essentiels à la communauté, y compris une banque alimentaire (qui a été la deuxième banque alimentaire la plus visitée à Ottawa en 2014), le Centre des droits étudiants, le Centre pour étudiant.e.s ayant un handicap, le Centre de la fierté et le Centre de ressources des femmes. Ces deux associations étudiantes ont aussi appuyé l’APUO et les autres syndicats du campus pendant nos négociations collectives.

L’introduction du syndicalisme étudiant volontaire signifiera que les associations étudiantes de la province n’auront aucun revenu garanti. Nombre d’entre elles cesseront d’être en mesure de fournir efficacement des services essentiels à la collectivité. De plus, elles perdront les ressources dont elles disposent actuellement pour défendre les intérêts de la population étudiante. Une législation similaire introduite aux États-Unis a conduit à l’effondrement du mouvement étudiant. Pour l’APUO, il est clair que le gouvernement Ford tente d’affaiblir ses opposants tout en s’en prenant au secteur de l’éducation postsecondaire.